Après une période de difficultés, Lancel multiplie les initiatives pour développer ses ventes. Depuis quelques années, la marque du groupe Richemont a mis l'accent sur les sacs, belle source d'image et de marge. Afin d'atteindre son objectif, elle a recréé ce qu'Hermès avait fait par hasard avec le sac Kelly, en demandant à des actrices mythiques comme Isabelle Adjani ou Brigitte Bardot de créer (co-signer) une gamme de produits. Nouvelle stratégie cette année avec le lancement de la collection de maroquinerie Daligrammes. Pour la développer, Lancel a réinterprété un modèle unique créé à la demande de Salvador Dali en 1970. Le célèbre peintre catalan avait commandé au maroquinier un sac qui devait incarner l’amour qui l’unissait à Gala. Ce sac est réalisé dans une toile imprimée d'un alphabet codé, sorte de cryptogramme amoureux disposé en damier. L’anse en chaîne de vélo est une métaphore de la force motrice du tandem amoureux Gala Dali. Avec cette histoire, la marque a vu juste et multiplie les communications presse ; organisant même une exposition aux Galerie Lafayette. En ressuscitant ce produit unique, la nouvelle gamme de Lancel se charge d’un capital émotionnel énorme : une belle leçon de storry-telling ! Ces démarches soulèvent toutefois une question : pourquoi la marque a-t-elle besoin de faire appel à des tiers pour raconter des histoires et créer de l’émotion ? Ses valeurs et ses racines ont-elles si peu d’intérêt qu’elles doivent s’effacer derrière les mythes de célébrités ?
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